Championnats de Yoga Sportif

J’ai participé le dimanche 16 octobre 2022 aux championnats nationaux français de yoga sportif se déroulant à Nice ! Mon objectif n’était guère de remporter quelconque médailles mais d’avoir une motivation à pratiquer régulièrement. Après 6 mois de préparation et d’entraînement, contre toute attente, j’ai été qualifiée championne de France de yoga sportif . Ma victoire m’a permis de me qualifier pour les championnats mondiaux de yoga sportif se déroulant en Inde, à Bangalore, le 3 et 4 novembre 2022. Nous étions 148 athlètes, venant de 27 pays différents et 50 athlètes dans la catégorie femmes adultes où je suis arrivée 17ème mondiale. Une expérience grandiose, dans le pays natal du yoga.

Mais alors, qu’est ce qu’une compétition de yoga ?

Bien que des compétitions officielles aient lieu régulièrement depuis une quinzaine d’années, le yoga de compétition reste méconnu.

Si le yoga est une pratique vieille de plusieurs millénaires, il en va de même pour son aspect compétitif : « La tradition des compétitions de yoga existe depuis, paraît-il, des centaines et des centaines d’années en Inde », expose Sébastien Bonnet, secrétaire général de l’International Yoga Sports Federation (IYSF). Mais cet héritage indien ancien a été repris bien plus récemment par Bikram Choudhury, l’une des figures contemporaines du yoga et fondateur du Bikram Yoga, qui a organisé des compétitions internationales au début des années 2000.

Les premiers Championnats du monde organisés par la IYSF en tant qu’entité légale ont eu lieu en 2014 à Londres. Ensuite, il y a eu Pordenone en Italie en 2016 et Pékin en 2018. » 

Les participants montent un par un sur scène et réalisent un enchaînement de six postures en trois minutes. Ces postures sont répertoriées par l’IYSF et divisées en 6 familles (flexions arrière, flexion avant, twist, élévation, tractions, inversions) . Il y a au moins 84 postures, ce qui laisse beaucoup d’option dans le choix des postures à présenter  »

Depuis 2018, aucune posture ne doit être obligatoirement réalisée mais il reste l’exigence d’inclure chaque famille dans la série présentée au jury. « Si une famille est absente du programme, les juges infligent des malus. 

La présentation peut se faire en musique, chaque posture doit être tenue cinq secondes pour être comptabilisée – dans le cas contraire, il est possible de tenter une nouvelle fois de réaliser la posture, et seule la moitié des points sera attribuée – et l’enchaînement des asanas doit avoir été communiqué au jury avant le début de la série. 

Chaque figure est notée sur 10 points. Le site internet de l’IYSF décrit de façon précise les critères pris en compte par les juges pour chaque posture. 

La mise en concurrence n’est-elle pas contraire aux valeurs du yoga ?

« On fait face à un important phénomène de rejet de la part de très nombreuses écoles de yoga qui nous disent qu’on fait totalement fausse route », explique Sébastien Bonnet. Le but de l’IYSF est simplement de codifier un aspect du yoga, celui lié à la réalisation de posture. « Le yoga est avant tout une tradition millénaire, avec de multiples dimensions y compris philosophique et spirituelle. Et on l’accepte volontiers. On dit juste que cet aspect-là est impossible à réglementer, donc on le laisse aux gourous », enchaîne-t-il. Il y a donc, selon ses propres termes, le yoga, et le yoga sportif, destiné aux compétitions. 

Mais, il est possible d’être en compétition et de vouloir se défaire du côté mise en concurrence. La compétition n’est donc pas forcément antagoniste au yoga. D’ailleurs, l’IYSF a pour objectif de faire entrer le yoga dans la plus prestigieuse des compétitions internationales de sport, les Jeux Olympiques : aujourd’hui, la fédération vise Los Angeles en 2028. « Si, à terme, on arrive à faire du yoga une discipline olympique, ça va avoir un effet bénéfique sur l’ensemble du yoga, c’est certain.”